Elles ne pourront pas se dire oui. C'est encore non. La cour d'appel de Versailles (Yvelines) a rejeté vendredi la demande de mariage de Camille Barré et Monica Léon, d'origine argentine. Ces deux transsexuelles voulaient se marier. Elles devront patienter. Le jugement du tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) du 8 juin a été confirmé. Pour les magistrats, «la recherche au travers du mariage d'un but étranger à l'institution équivaut à un défaut de consentement». Bref, il n'y a pas dans la demande des deux femmes «d'intention matrimoniale» mais plutôt un «acte militant».
Camille Barré se dit «choquée» et «scandalisée» par cette attaque contre «les libertés individuelles». La sienne en particulier. «Ils ont joué la montre, maintenant, ils jouent la procédure. Ils nous considèrent comme des délinquantes, ce que nous ne sommes pas.»
«Ils», c'est d'abord Patrick Ollier, le maire de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) qui, le 11 avril, lorsqu'elles déposent un dossier de mariage, conteste le bien-fondé de leur demande. «Je veux être sûr qu'il s'agit bien d'un mariage entre deux personnes de sexes différents», déclare-t-il alors. C'est ensuite le procureur, saisi par l'édile, qui conclut à «l'absence de projet matrimonial» ainsi qu'à une forme de «provocation». A l'époque, il explique que Monica revendique sa «féminité» et que, lors de son audition par la police, elle a évoqué l'importance de son mariage dans une «stratégie politique pour défendre les droits de la communauté des transse